Un salaire net dans un monde de brut(es)
Dernière mise à jour : 12 oct. 2021
Savons-nous vraiment quel est le prix de notre travail ? De toute évidence, non.
En parlant de salaire l’on pense trop souvent au salaire net, celui que nous recevons sur notre compte bancaire, ou encore au salaire brut, celui qui figure dans notre contrat de travail. La différence entre les deux correspondant alors aux cotisations sociales (retraite, invalidité, chômage, accident, etc.) que nous payons pour des temps futurs potentiellement moins sereins. Malheureusement, aucun de ces montants ne représente le prix de notre force de travail que nous louons à notre employeur.
Nous manquerait-il une donnée ? Il semblerait que oui.

Ce que nos fiches de paie nous cachent, allez savoir pourquoi, pour notre bien sans doute, ce sont ce que certains nomment les charges patronales. Soit une partie importante du prix de nos assurances sociales, mais qui paie vraiment cette facture ? Notre employeur ? Doutons et cherchons.
Dans un rapport salarié, l’un travaille et l’autre rémunère. Jusque-là ça va. Mais c’est oublier notre maître bienfaiteur à tous, l’État. Ce dernier, habilement, a dissimulé son vil prix en le séparant en deux, nous n’en voyons que la moitié sur nos fiches de paie. L’autre partie de ces charges sociales étant, selon la croyance populaire parfaitement orchestrée par nos gouvernants, assumée par notre employeur. Mais il n’en est rien. C’est bien nous, pauvres employés salariés, qui payons l’addition.
En effet, le prix de la location de notre force de travail est le total du salaire effectivement reçu et de toutes les dîmes et cotisations prélevées. Ce chiffre global, parfois appelé salaire super-brut ou plus généralement coût du travail, est notre prix, c’est ce que nous valons sur le marché du travail pour un emploi donné.
Le grand écart entre le salaire super-brut et le salaire net doit être compris comme le prix de la socialisation des risques pris en compte. Nous y reviendrons à l’avenir. Dans l’intervalle, cessons cette forfaiture entre « cotisations employé » et « cotisations employeur », en réalité l’employeur se paie un employé et l’employé se voit confisquer une partie non négligeable de sa rémunération, avant qu’une nouvelle partie important soit confisquée par l’impôt.
Il est temps de faire figurer l’entier du salaire sur nos décomptes et d’arrêter de vouloir camoufler le vrai coût des assurances sociales. L’État aurait quelque chose à cacher qu’il ne s’y prendrait pas autrement.